Le palais épiscopal de Saint Melaine

Jean d’Estrades, nommé abbé de l’abbaye Mauriste « Saint-Melaine » de Rennes dans les années 1670, est à l’origine du projet de palais épiscopal.

Les armes de l'Abbe de l EstradeArmes de l’Abbé de l’Estrade

Le premier dessin de la construction envisagée apparaît dans le « Monasticon Gallicanum ».

Détail Monasticon Gallicanul 1688Détail Monasticon Gallicanum 1688

Même si le bâtiment fut très modifié par l’ingénieur Henri Frignet chargé dans les années 1771 à 1776, par l’évêque Bareau de Girac, de reprendre et d’agrandir l’existant, on retrouve aisément dans les dispositions actuelles, le souvenir  du passé.

La grille, qui a remplacé le mur sud de clôture est à peu près, compte tenu d’une rectification de 1875, dans le même alignement. Les deux entrées se sont maintenues et la rangée d’arbres qui divise la cour en 2 parties inégales est l’évocation du mur qui séparait cour d’honneur et cour de service. L’entrée particulière du monastère est également marqué dans la topographie actuelle. A côté de cette entrée fut faite, lors de la construction de l’aile occidentale de l’abbaye, un élégant portail permettant l’accès direct à l’hôtellerie du premier niveau. Cette entrée existe toujours mais l’entrée symétrique au sud de la tour est une copie du XIX° Siècle.

Une placette fermée par un portail permettait d’accéder soit au palais abbatial, soit au monastère, soit à l’église paroissiale Saint-Jean Baptiste. Au nord, un jardin de broderie préfigure le jardin actuel qui va jusqu’à la rue du Thabor.

La comparaison entre l’état actuel et les deux documents du XVII° siècle montre aisément que le palais actuel n’est pas celui de Jean d’Estrades mais qu’il en garde des traces évidentes.

 En détails :

  • Disparition de la porte centrale et du perron. Les escaliers sont rejetés vers les ailes au XVIII° siècle.
  • Reprise évidente des ouvertures. Sept aujourd’hui contre cinq sur le dessin. Corniche à  modillons remplacée par une très forte mouluration continue.
  • Le décor des parties hautes n’existe plus s’il a jamais existé (cheminées, pots à feu, faîtages ornées n’ont pas leur place dans un bâtiment normalisé au goût de la fin du siècle des ingénieurs).
  • A l’intérieur, rien ne subsiste des dispositions du XVII° siècle.

Même si aucun document consultable n’en apporte la preuve, on pense que les architectes originaux étaient les Maitres des Rétables architecturaux de Laval. Ce pourrait être plus probablement François Noudau et de Fresne, Beau-fils de Pierre Corbineau mort en 1678.

L’ensemble des chantiers de 1670 porte à Rennes une marque bien claire. On sait que les architectes lavallois ont dirigé les grands chantiers rennais du Parlement, de la nouvelle façade de la cathédrale et même la chapelle de la Visitation dont la démolition en 2004 fut à l’origine de la constitution de l’Association « Les Amis du Patrimoine Rennais ».

Le palais a connu de multiples usages depuis sa fondation :

  • Siège de l’Abbé du Couvent.
  • Evêché.
  • Siège de l’Intendance.
  • Evêché à nouveau.
  • Musée des Beaux Arts et Museum scientifique.
  • Faculté de Droit
  • Inspection Académique.
  • Rectorat de Bretagne à partir de 1979 et jusqu’à aujourd’hui.
  • ET DANS LES ANNEES A VENIR ?
(Source : « Saint-Melaine – La Mémoire d’un Palais » – 1984 – André Mussat, Université Rennes 2 – Haute Bretagne – Edition Media Graphic)