COMMUNIQUE
Au cours de la réunion du « Conseil Local du Patrimoine » du mardi 08 novembre 2016, la ville de Rennes avait mis en dernière minute à l’ordre du jour de la réunion, un exposé sur les raisons qui l’ont obligé à accorder un permis de démolir les maisons du XVII°siècle 4 et 6 rue du Capitaine Dreyfus dotées de 3* (classement maximum) dans la liste du patrimoine local remarquable annexe au PLU avec une appréciation « EXCEPTIONNELLE » pour la valeur historique des 2 bâtisses.
Même si l’architecture est qualifiée de moyenne, des éléments intérieurs malheureusement bien détériorés peuvent être considérés d’un grand intérêt historique.
Il a été précisé en préalable que :
- En 2004, la campagne de ravalement a fait découvrir de grands désordres structurels.
- Entre 2005 et 2010, des études ont révélé que la structure porteuse était atteinte et que les bâtiments s’enfonçaient dans le sol. Des photos témoignent de présence de champignons et de planchers pourris et de trous inquiétants dans la toiture.
- En 2010, décision d’un « Arrêté de péril imminent »: un chiffrage de la réhabilitation devenu obligatoire a été réalisé. Impossibilité pour la copropriété constituée à 80% de retraités, d’assumer les sommes exigées autour de 4000€ le mètre carré.
- Récemment, un promoteur « Bati Armor » a proposé de racheter le site en proposant de tout démolir mais de réinterpréter dans les immeubles nouveaux les souvenirs des anciennes bâtisses par « des effets bois » en façade. Même s’il y a accord de principe de chaque propriétaire, rien n’est encore finalisé.
En 2015, l’Architecte des Bâtiments de France a émis un AVIS DEFAVORABLE à la démolition des bâtiments.
Pendant ce temps, même si elle n’était pas propriétaire des lieux, la ville subissait la pression des riverains dénonçant les nuisances et les dangers provoqués par l’état de délabrement du bâtiment.
Devant l’impossibilité d’aboutir à un accord de restauration avec les copropriétaires, la ville est passée outre l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France et a accordé le permis de démolir affiché depuis le 20 octobre 2016. Elle ajoute qu’elle ferait tout pour que la promesse du promoteur acquéreur « de réaliser une opération exemplaire de construction neuve rappelant les demeures passées » soit effectivement tenue.
Selon la ville, compte-tenu du contexte très complexe, la démolition effective n’interviendra pas rapidement.
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A l’issue de l’exposé, Michel COIGNARD, représentant de l’Association « LES AMIS DU PATRIMOINE RENNAIS » au Conseil Local du Patrimoine, demande ce qu’était la préconisation de l’Architecte des Bâtiments de France…
Il lui est répondu qu’il voulait maintenir en place les deux bâtiments.
Ceci n’aurait été possible que si la collectivité avait accepté de financer les plus de 2 millions d’euros nécessaires qui pèseraient sur les impôts des Rennais. Malgré l’intérêt patrimonial, incontestable de ces propriétés, la collectivité estime avoir d’autres priorités.
Monsieur SEMERIL ajoute que, légalement, à part son avis, il n’a pas d’autres préconisations à exprimer.
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L’Association « LES AMIS DU PATRIMOINE RENNAIS » va solliciter un rendez-vous près du Directeur du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine d’Ille et Vilaine, Architecte des Bâtiments de France pour avoir plus de détails sur les avis qu’il a formulés.
L’Association continuera de défendre, avant tout, le maintien à leurs places des bâtiments patrimoniaux.
C’est sa raison d’être depuis la disparition de la « Chapelle de la Visitation » en 2004 et çà l’est encore plus désormais.
Elle ne comprend pas que la ville ait pu attribuer, à ces bâtiments, un intérêt maximum sur la liste du patrimoine local remarquable, lors de l’instauration du PLU actuel, sans prendre les garanties qu’ils pourraient être restaurés et sauvegardés. Elle sait user de son droit de préemption pour des initiatives d’urbanisme non exemptes de tous reproches, pourquoi ne l’a t’elle pas activé dans cette situation ?
Bonjour
Je note la position de l’association, toujours motivée à défendre le patrimoine pour l’intérêt général. Ce qui est très vertueux .
Cependant, sur ce dossier précis, il conviendrait que vos positions soient prises sur la base de la situation. Avez- vous visité les lieux pour en apprécier l’état ?? Il serait bien que l’association prenne ses positions en pleine connaissance de cause. L’éclairage du terrain permet souvent d’établir un vrai jugement . Il ne faut pas s’arrêter aux positions théoriques et aux postures prises en réunion.
La vérité du dossier est que les mois passent depuis l’arrêté de péril de 2010 … Bientôt 8 années , les façades à l’arrière de la rue sont complètement détériorées , l’eau pénètre dans les bâtiments. Ces bâtiments tombent en ruine … Les rats , Mouettes ont infesté les locaux depuis des années en pleine Ville de Rennes avec les risques associées par les habitants riverains ( sanitaires, mérules, …. ). Ces périodes de non décision ( déjà 8 années …. ) exposent les habitants a des risques incontrôlés .
Face à cette situation, nous , riverains , avons mis la Ville et la collectivité face à ces responsabilités .
J’invite donc l’association du patrimoine à prendre également ses responsabilités. Votre position de défendre « avant tout, le maintien à leur place des bâtiments patrimoniaux » , quelle que soient les circonstances ne m’apparaît pas du tout raisonnable .
Dans ce contexte, ou le réaménagement des lieux nécessitera de toute façon une démolition d’une très très grande partie des locaux, la Mairie de RENNES a clairement pris position en Nov 2016 et proposé une solution raisonnable qui a du sens.
Déjà plus d’un an et nous attendons toujours une évolution de la situation qui a déjà beaucoup trop durée. Vous comprendrez surement que nous ne tolérons plus d’être exposés à tous ces risques .
Comptant sur votre collaboration pour faire avancer ce dossier.
Cordialement
Pierre BUIN